Danse classique

Professeur :

Marie-Josée Chabiraud

Histoire :

On fait remonter l’histoire de la danse au paléolithique en se basant sur des peintures rupestres de cette période, lesquelles montrent des sortes de danses primitives.

La danse fut d’abord ritualiste, c’est-à-dire qu’elle était une supplique adressée aux entités supérieures dans le but de, par exemple :

Conjurer le sort (danse pour faire tomber la pluie)
Donner du courage (danse de la guerre ou de la chasse)
Plaire aux dieux (Antiquité égyptienne, grecque et romaine)

La danse primitive, couplée aux chants et à la musique, avait aussi probablement la capacité de faire entrer les participants dans un état de transe.

À la fin de l’Antiquité, la danse perd peu à peu son aspect ritualiste, pour devenir une distraction où l’esthétisme prend le dessus lors des spectacles et la joie collective lors des fêtes.

C’est à la Renaissance que la danse acquiert ses titres de noblesse en entrant à la cour italienne. La danse se codifie et devient un art. C’est Catherine de Médicis qui aurait introduit la danse à la cour de France.

Le ballet

Le ballet est un genre dramatique dont l’action est figurée par des pantomimes et des danses.

Comme l’opéra, il peut être organisé de deux manières, soit « en une succession de numéros », soit « en continu ». La structure du ballet « à numéros » est la plus ancienne : des danses s’enchaînent les unes aux autres comme autant d’épisodes distincts.

Le ballet existe en tant que pièce autonome, mais peut aussi s’intercaler entre les scènes d’un opéra ou d’une pièce de théâtre, à titre de divertissement. Le ballet de cour français, à la fois instrumental et vocal, est contemporain des premiers essais de monodie dramatique à Florence (Les Intermèdes, à la fin du XVIe siècle). C’est de la tradition du ballet de cour que sont issues les comédies-ballets de Lully et Molière.

Le ballet intercalaire inséré dans un opéra devient ensuite une spécificité de l’art lyrique français. On peut le voir en assistant à des représentations des tragédies lyriques de Lully et Rameau. La réforme de Gluck conserve également cette pratique. Au XIXe siècle, le public français et italien s’attend toujours à voir un ou plusieurs épisodes dansés lorsqu’il se rend à l’opéra.

Le ballet moderne comprend une succession d’épisodes qui s’enchaînent de manière continue. Ce type de ballet se développe à la fin du XIXe siècle dans un cadre autonome. En effet, les conceptions wagnériennes rendent caduque la pratique du ballet intercalaire.

Au XXe siècle, le ballet peut être le lieu de toutes les expérimentations. Ainsi, le 29 mai 1913, le Sacre du printemps de Igor Stravinsky, sur une chorégraphie de Vaslav Nijinsky, provoque l’un des plus grands scandales de l’histoire de la musique.

Le ballet moderne peut reposer cependant sur un langage plus classique (Maurice Ravel, la Valse, 1920), voire sur la stylisation d’un matériau plus ancien en reprenant alors les conceptions du ballet classique « à numéros » (Richard Strauss, suite de danses du Bourgeois Gentilhomme, Igor Stravinsky, Apollon Musagète).

crédit photo : JB Darasco